7° édition - page 3/5
LA NAVIGATION
Nous avons le plaisir d'y retrouver Jean-François et Brigitte Auger, et
Pierre Chevais qui ont rejoint la flottille sur Betelem, un Etape 34 S. Notre séjour sur l'Ile sera de courte durée, car le temps commence à presser et nous pourrions encore avoir des déconvenues qui nous retarderaient.
Quelques bateaux devaient absolument passer par Cherbourg soit pour y débarquer des équipiers soit pour en embarquer d'autres. Bien évidemment la flottille les a accompagnés à Cherbourg. Cette étape est intéressante au même titre que le passage du Raz de Sein, car le Raz Blanchard est souvent impraticable. Les courants y sont très forts, un peu comme dans le Fromveur à Ouessant.
Nous avions pris des précautions avant d'engager la flottille dans cette zone potentiellement dangereuse. Fort heureusement "The Alderney Race" (Dans les Anglo-normandes nous commencions à parler anglais !) était très sage au moment de notre passage.
C'est tout de même là que Sapyol fit un second caprice, profitant de ce que son skipper était dans la cabine, pour laisser tomber la grand-voile sur le pont, à la grande surprise de Mariannick, restée en veille à la barre.
La drisse de grand-voile venait tout simplement de céder. Nous avons donc ferlé la toile et nous avons mis au moteur vers Cherbourg. En chemin, nous avons pris rendez-vous pour le lendemain matin 9 heures avec le patron de l'entreprise North Sail de Cherbourg pour envisager une réparation. A l'heure convenue nous étions au rendez-vous, l'intervention nous était confirmée pour la matinée. Nous avons attendu jusqu'à midi pour relancer l'entreprise. Réponse du patron : "nous n'avons pas le temps d(intervenir !". Conclusion : Si vous passez par là et si vous avez besoin d'un voilier, évitez de vous adresser à North Sail, vous gagnerez du temps.
A nouveau la situation devenait critique, car nous étions déjà le 3 Juillet, et j'avais fixé la date du regroupement au 4 Juillet à Yarmouth, à l'entrée du Solent, pour être certain que toute la flottille pourrait se rendre à Lymington le 5 Juillet où nous attendraient Richard Aitken et David Douglas.
Or, je ne pouvais pas quitter Cherbourg avant d'avoir une drisse pour hisser ma grand-voile.
La solidarité s'est mise en route au sein de la flottille. Tous les amis se sont mobilisés pour m'aider.
Il y avait beaucoup de monde sur le pont de Sapyol pendant que j'allais acheter une drisse (ailleurs que chez North Sail !) : Patrick Gillac, le skipper d'Opportune, Miguel Leger, Paul Guillonnet les navigateurs de Charlea, François et Laurence co-skippers de Epsilon, Claude Puig et Alain Ridart, chacun skipper d'un RM 10,50 étaient là eux aussi, Philippe Dusser, équipier sur Label vie ne ménageait pas sa peine, et bien entendu Jean-Claude Bégot, mon copain habituel présent dans tous les moments difficiles . Bernard Laroy, skipper de Label Vie, s'est fait hisser en tête de mât où il est resté pendant au moins deux heures pour réussir à installer une nouvelle drisse.
Le matin du 4 juillet nous partions pour une traversée de la Manche entre Cherbourg et Yarmouth, une petite traversée d'environ 60 milles pour l'entrée du Solent et de 65 milles pour entrer dans le port de Yarmouth. Nous avions un peu de vent de NW dès le départ, qui montait progressivement, et nous faisions route au Nord depuis la passe Est de Cherbourg. Un passage qui peut être délicat nous attendait à quelque 25 milles de Cherbourg : le rail montant emprunté par les cargos. Nous étions quelques-uns à disposer de l'AIS (Automatic Identification System) .Label Vie
L'AIS est un système très utile qui permet de recevoir nombre d'informations des bateaux émetteurs.
Dans le cas présent il nous permettait de connaître la position des cargos dans le rail, leur nom, leur route leur vitesse et surtout de savoir si nous étions ou non en route de collision.
Il se trouve qu'au moment de traverser le rail, nous étions groupés alors qu'un cargo pouvait représenter un danger pour la flottille.
Un appel VHF par son nom m'a permis d'engager la conversation avec l'homme de quart pour lui signaler qu'un petit groupe de voiliers sur son babord traversait le rail montant. Le cargo a légèrement infléchi sa route pour nous laisser passer en toute sécurité. Nous l'avons évité et tout s'est très bien passé.
Plus anecdotique : l'AIS nous a permis de suivre Opportune et Peau de Balle dans leurs évolutions au cours du rallye !!
Dans l'après-midi le vent a forci, nous obligeant à garder un oeil sur Charléa, le plus petit bateau de la flottille (C'est Samy Jo qui a fait l'ange gardien). Sapyol s'st chargé de suivre la progression de Bernard Laroy qui se retrouvait seul à bord de son bateau, après avoir laissé repartir son équipier (Philippe Dusser) à Cherbourg. C'est avec un vent soutenu, une mer hachée et une visibilité réduite que nous sommes entrés dans le Solent. C'est tout juste si nous apercevions les falaises crayeuses de l'ile de Wight et le phare des Needles. Il faut dire qu'ici la côte est souvent perdue dans la brume et les eaux du "Needles Channel" sont fréquemment agitées en raison des forts courants de marée dans ce passage étroit entre les "Shingles" et "The Bridge". Et pourtant nous étions ce soir-là en marée de mortes eaux.
Une fois passé Hurst Point à babord et Fort Albert à tribord, la mer était devenue plus calme et nous pouvions nous préparer à rentrer le génois et à ferler la grand-voile pour rentrer à Yarmouth.
Nous retrouvions là les bateaux qui n'avaient pas fait route avec nous pour diverses raisons. Hervé Schambourg (Peau de Balle) avait souhaité traverser la Manche de Camaret à Falmouth et se promener avec son équipage d'Ouest en Est sur la côte anglaise jusqu'à Yarmouth ; Gildas et Gaby Lego (Mutine II), partis de Vannes dès le printemps, avaient eux aussi caboté des Iles Scilly à Yarmouth en attendant notre arrivée. Quant à Robert Montagnèse (Maranig) qui avait commencé sa croisière avant notre départ, il rentrait d'Irlande. Jean-François Auger (Betelem), Alain Le Blevec (Ecotroll), Noël Le Douarin (Barr Heol) avaient "zappé" l'étape de Cherbourg pour s'arrêter à Aurigny (Alderney pour les Anglais) ou pour faire route directe vers Yarmouth.
Je connaissais l'expérience de tous ces marins, mais je dois avouer que je craignais que ces bateaux ne soient pas arrivés à la date prévue, tant les aléas sont nombreux en navigation. Ils étaient bien là et je salue leur ponctualité.
Le 4 Juillet au soir, tous les bateaux inscrits au rallye étaient au rendez-vous de Yarmouth.
La drisse de grand-voile venait tout simplement de céder. Nous avons donc ferlé la toile et nous avons mis au moteur vers Cherbourg. En chemin, nous avons pris rendez-vous pour le lendemain matin 9 heures avec le patron de l'entreprise North Sail de Cherbourg pour envisager une réparation. A l'heure convenue nous étions au rendez-vous, l'intervention nous était confirmée pour la matinée. Nous avons attendu jusqu'à midi pour relancer l'entreprise. Réponse du patron : "nous n'avons pas le temps d(intervenir !". Conclusion : Si vous passez par là et si vous avez besoin d'un voilier, évitez de vous adresser à North Sail, vous gagnerez du temps.
A nouveau la situation devenait critique, car nous étions déjà le 3 Juillet, et j'avais fixé la date du regroupement au 4 Juillet à Yarmouth, à l'entrée du Solent, pour être certain que toute la flottille pourrait se rendre à Lymington le 5 Juillet où nous attendraient Richard Aitken et David Douglas.
Or, je ne pouvais pas quitter Cherbourg avant d'avoir une drisse pour hisser ma grand-voile.
La solidarité s'est mise en route au sein de la flottille. Tous les amis se sont mobilisés pour m'aider.
Il y avait beaucoup de monde sur le pont de Sapyol pendant que j'allais acheter une drisse (ailleurs que chez North Sail !) : Patrick Gillac, le skipper d'Opportune, Miguel Leger, Paul Guillonnet les navigateurs de Charlea, François et Laurence co-skippers de Epsilon, Claude Puig et Alain Ridart, chacun skipper d'un RM 10,50 étaient là eux aussi, Philippe Dusser, équipier sur Label vie ne ménageait pas sa peine, et bien entendu Jean-Claude Bégot, mon copain habituel présent dans tous les moments difficiles . Bernard Laroy, skipper de Label Vie, s'est fait hisser en tête de mât où il est resté pendant au moins deux heures pour réussir à installer une nouvelle drisse.
Le matin du 4 juillet nous partions pour une traversée de la Manche entre Cherbourg et Yarmouth, une petite traversée d'environ 60 milles pour l'entrée du Solent et de 65 milles pour entrer dans le port de Yarmouth. Nous avions un peu de vent de NW dès le départ, qui montait progressivement, et nous faisions route au Nord depuis la passe Est de Cherbourg. Un passage qui peut être délicat nous attendait à quelque 25 milles de Cherbourg : le rail montant emprunté par les cargos. Nous étions quelques-uns à disposer de l'AIS (Automatic Identification System) .Label Vie
L'AIS est un système très utile qui permet de recevoir nombre d'informations des bateaux émetteurs.
Dans le cas présent il nous permettait de connaître la position des cargos dans le rail, leur nom, leur route leur vitesse et surtout de savoir si nous étions ou non en route de collision.
Il se trouve qu'au moment de traverser le rail, nous étions groupés alors qu'un cargo pouvait représenter un danger pour la flottille.
Un appel VHF par son nom m'a permis d'engager la conversation avec l'homme de quart pour lui signaler qu'un petit groupe de voiliers sur son babord traversait le rail montant. Le cargo a légèrement infléchi sa route pour nous laisser passer en toute sécurité. Nous l'avons évité et tout s'est très bien passé.
Plus anecdotique : l'AIS nous a permis de suivre Opportune et Peau de Balle dans leurs évolutions au cours du rallye !!
Dans l'après-midi le vent a forci, nous obligeant à garder un oeil sur Charléa, le plus petit bateau de la flottille (C'est Samy Jo qui a fait l'ange gardien). Sapyol s'st chargé de suivre la progression de Bernard Laroy qui se retrouvait seul à bord de son bateau, après avoir laissé repartir son équipier (Philippe Dusser) à Cherbourg. C'est avec un vent soutenu, une mer hachée et une visibilité réduite que nous sommes entrés dans le Solent. C'est tout juste si nous apercevions les falaises crayeuses de l'ile de Wight et le phare des Needles. Il faut dire qu'ici la côte est souvent perdue dans la brume et les eaux du "Needles Channel" sont fréquemment agitées en raison des forts courants de marée dans ce passage étroit entre les "Shingles" et "The Bridge". Et pourtant nous étions ce soir-là en marée de mortes eaux.
Une fois passé Hurst Point à babord et Fort Albert à tribord, la mer était devenue plus calme et nous pouvions nous préparer à rentrer le génois et à ferler la grand-voile pour rentrer à Yarmouth.
Nous retrouvions là les bateaux qui n'avaient pas fait route avec nous pour diverses raisons. Hervé Schambourg (Peau de Balle) avait souhaité traverser la Manche de Camaret à Falmouth et se promener avec son équipage d'Ouest en Est sur la côte anglaise jusqu'à Yarmouth ; Gildas et Gaby Lego (Mutine II), partis de Vannes dès le printemps, avaient eux aussi caboté des Iles Scilly à Yarmouth en attendant notre arrivée. Quant à Robert Montagnèse (Maranig) qui avait commencé sa croisière avant notre départ, il rentrait d'Irlande. Jean-François Auger (Betelem), Alain Le Blevec (Ecotroll), Noël Le Douarin (Barr Heol) avaient "zappé" l'étape de Cherbourg pour s'arrêter à Aurigny (Alderney pour les Anglais) ou pour faire route directe vers Yarmouth.
Je connaissais l'expérience de tous ces marins, mais je dois avouer que je craignais que ces bateaux ne soient pas arrivés à la date prévue, tant les aléas sont nombreux en navigation. Ils étaient bien là et je salue leur ponctualité.
Le 4 Juillet au soir, tous les bateaux inscrits au rallye étaient au rendez-vous de Yarmouth.