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LA NAVIGATION

Le 24 Juin à 8h30 la flottille passait le Pont de Kerino. Alain Guyard, Président de l'APPV, était venu nous souhaiter bon vent et saluer chaque voilier d'un puissant coup de corne de brume.
La journée s'annonçait ensoleillée, mais le vent n'était pas au rendez-vous. Nous avons dû nous résigner à faire route au moteur pour descendre le Golfe et atteindre la Teignouse. Une petite brise de WSW nous permit "d'envoyer la toile" et de profiter, sur un seul bord, jusqu'à l'entrée de la rade de Lorient, d'un vent de force 4 à 5.
Nous avions fait une demande de réservation d'abord à Port Louis, puis au port de Kernevel, mais ces deux ports n'avaient pas suffisamment de places pour nous accueillir ce jour-là. A la demande du Port de Kernevel, la Base des Sous-Marins avait accepté de nous recevoir, ce qui est tout fait exceptionnel. C'était une première pour nous tous. L'accueil y a été très chaleureux et après avoir pris l'apéro ponton traditionnel nous avons passé là une nuit très calme auprès des grands voiliers de courses transocéaniques.

Pour la deuxième étape, j'avais pris contact avec la capitainerie de Lesconil qui dispose depuis quelques années d'une capacité d'accueil suffisante pour une flottille comme la nôtre et qui se trouve sur notre route pour passer en Mer d'Iroise Cette fois ce fut la "pétole" du matin au soir. Chacun trouva sa place au ponton à Lesconil où nous étions attendus.

Jusque-là les éuipages n'étaient pas éprouvés. Il est vrai que la navigation côtière en Bretagne sud est très facile. En général, on ne se préoccupe guère des courants, les étapes peuvent être courtes, et ceux qui n'apprécient pas la navigation de nuit peuvent y échapper.

Le lendemain nous étions décidés à passer le Raz de Sein. L'idée était de faire route le plus vite possible aussi longtemps que la météo le permettait, sachant que les conditions de navigation en Manche sont souvent plus rudes que dans nos eaux et qu'un épisode de mauvais temps pouvait nous contraindre à attendre. Il ne s'agissait pas de rater notre rendez-vous à Lymington.
Le passage du Raz de Sein peut être redoutable si l'on ne tient pas compte des conseils élémentaires que l'on trouve dans tous les guides nautiques : passer de préférence lorsque le courant est faible, c'est-à-dire aux heures voisines de l'étale de pleine mer ou de basse mer ; éviter de passer par vent contre-courant, et se méfier aussi d'une houle à contre-courant.
Il nous arrive parfois de nous engager un peu tardivement ou bien avec un vent contraire au courant qui se lève dans le Raz ; nous comprenons alors très vite qu'il ne fait pas bon transgresser les règles.
En revanche lorsque les conditions sont réunies, et ce fut le cas lorsque nous sommes passés avec la flottille de Vannes-Fareham Voile, le paysage est grandiose : La pointe du Raz, le passage du Trouziard , le phare de la Vieille, le phare de la Plate, l'ile de Sein, le phare de Tevennec, la Baie des Trépassés, tout cela défile très vite, emportés que nous sommes par le courant de flot.
Charléa et son équipage passaient le Raz de Sein pour la première fois et dans d'excellentes conditions.

Le vent nous a fait accélérer dans la longue baie de Douarnenez en direction des Tas de Pois, puis du passage du Toulinguet et enfin vers Camaret.

Sapyol fit son premier caprice au moment de mettre au moteur pour entrer au port : impossible de démarrer. Heureusement, Samy Jo n'est jamais bien loin : un appel VHF pour demander un remorquage, un bout est lancé et voilà le bateau en panne tiré jusqu'au ponton. Merci Jean-Claude.

Le mécanicien sollicité ne tarde pas à être à bord. Il confirme le diagnostic fait par Jean-Claude Bégot : l'alternateur ne débite plus, par conséquent les batteries sont à plat. Comme il est tard, le mécanicien viendra démonter l'alternateur le lendemain matin pour l'envoyer en réparation à Brest.


Belle perspective pour le skipper responsable de la flottille qui se voit déjà "scotché" à Camaret pour une durée indéfinie !
Par bonheur, le lendemain matin le mécanicien fait une découverte : l'excitateur (un fil qui commande le fonctionnement de l'alternateur) est coupé. Il suffit de le reconnecter et l'affaire est jouée.
La flottille fait relâche pour une journée à Camaret, où nous rencontrons Dominique Prat, notre Vice-président, qui n'a pu être des nôtres pour ce rallye.

Le lendemain nous partons pour l'Aberwrac'h. Désormais nous sommes soumis aux horaires imposés par les courants de marée. Comme à Camaret, les places sont rares, car ce sont des ports de passage très fréquentés pendant la saison. Notre flottille s'y trouve un peu dispersée, mais nous réussissons tout de même à nous réunir au club du port pour un pot très convivial.
Nous serons bloqués pendant une journée àl'Aberwrac'h par une brume épaisse, à l'exception de Epsilon, le Dufour 385 de Laurence et François qui décident de partir pour Bloscon.
Nous quitterons l'Aberwrac'h le lendemain matin en empruntant l'étroit chenal de la Malouine (encore une première pour Charléa), et nous prenons le très beau chenal à terre de l'ile de Batz pour arriver à Bloscon.

Bloscon est un port récemment construit, bien abrité, très confortable et accessible à toute heure de la marée. Une navette gratuite nous conduit au centre de Roscoff qui mérite vraiment d'être visité.
Notre dernière étape en France se fera à Trebeurden. C'est du port de Trebeurden que nous partirons pour les Anglo-normandes, plus précisément pour Guernsey, une belle étape d'un peu plus de 60 milles.